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Et oui ! Encore une fois,
ce n'est pas l'avis d'Okapi... Mais celui d'un Ch'ti déjà proprio d'un X9 SL de 2003 qui a su réaliser sur deux jours cet exposé très complet. Je laisse donc
la parole à "NordX9" Si vous avez des questions, rendez-vous sur :
http://fr.groups.yahoo.com/group/Maxiscooters-fr/ ___Vous pourrez le joindre directement.
Essai du X9 500 Evo ABS
Les photos sont en provenance des sites suivants :
http://www.motorbox.com/moto/default.html et http://www.x9club.smugmug.com/
Pendant que mon scoot était en révision, mon concessionnaire m'a prêté pendant 2 jours le nouveau X9 500 Evo ABS.
La machine n'ayant que 300 km au compteur, j'ai respecté les instructions de rodage et cette prise en main en est donc tributaire (pas de vitesse maxi etc ...).
Les comparaisons seront faites par rapport à mon actuelle machine (X9 500 SL de fin 2003), ce qui veut dire que la comparaison porte autant sur la version "Evo" que sur la version ABS proprement dite. Ceux qui ne s'intéressent qu'au freinage ABS peuvent donc lire directement la fin de cet essai.
À L'ARRET ;
- La nouveauté la plus "visible" ce sont les nouveaux clignotants intégrés aux rétros. Le réglage de ces rétros (pivotants pour le parking)se fait non pas en bougeant la tige, mais en orientant le miroir. Leur forme permet une meilleure visibilité vers l'arrière, sans être cependant excellente pour voir derrière le scoot la voiture qui colle aux fesses. Je les trouve encore plus à la hauteur des rétros des voitures, ce qui diminue l'agilité dans les embouteillages. Le prix de la casse est d'ailleurs très élevé. Plus esthétique que réellement opérationnel, pratique ou économique sur ce point, Piaggio.
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- Les compteurs : Il n'y a pas de nouvelles fonctionnalités sur les compteurs, l'ordinateur de bord ou le PICS, si ce n'est le témoin ABS (il ne s'éteint que lorsqu'on a roulé quelques mètres, même à basse vitesse) et le sigle X9 sur les compteurs à fond clair. Personnellement je trouve ce sigle plutôt sombre superflu (on sait bien que l'on roule sur un X9) et un peu gênant pour la lisibilité du compteur de vitesse et du compte-tours qui devient plus confuse de jour comme de nuit).
- Éclairage : pas de changements par rapport au modèle antérieur que je possède (toujours une seule lampe en code, toujours un peu faible pour les vitesses atteintes sur petite route de nuit et toujours le "trou" noir en virages serrés) et l'allumage du code dès que l'on met le contact. Cette obligation légale me semble bien gênante pour la capacité de batterie.
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(lorsqu'on fait de la maintenance par exemple) et l'ajout d'un contacteur manuel ou d'un temporisateur (tant que le moteur ne tourne pas) me semble s'imposer pour y parer. Un bon point cependant pour l'éclairage de nuit des compteurs, où les différentes zones rouges (essence, compte tours et température) sont rétro-éclairées, ce qui améliore leur visibilité. |
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- Le pot d'échappement est par contre beaucoup plus beau, entièrement chromé (ce qui évitera la rouille du précédent modèle), la sonorité est toujours aussi belle et grave, peut-être un ton plus bas. Bien, Piaggio.
- La selle : toujours aussi nulle de mon point de vue et pour mon gabarit (pas poids |
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plume), inclinée vers l'avant (on glisse), pas assez large au niveau des fesses, molle et ne soutenant pas assez pour un usage vraiment GT sur de longues étapes. Bref voilà encore un élément qu'il faudra faire améliorer par un sellier. Dommage que Piaggio n'ait amélioré que l'esthétique (double surpiqûre) et pas le confort. Carton rouge à Piaggio sur ce point.
- L'ouverture de la selle : Là, génial et très pratique, que ce soit le contact électrique placé en dehors de la boîte à gants du tablier ou encore mieux l'ouverture par télécommande. Cette dernière est très pratique lorsqu'on arrive les mains chargées et en plus elle est très "classe" et fait toujours son petit effet lorsqu'on est garé à côté de motards purs et durs. Piaggio a cependant conservé la troisième façon d'ouvrir ce coffre par la tirette mécanique placée comme antérieurement dans la boîte à gants du tablier (toujours pas dotée d'un filet pour y retenir les objets). Bien vu en cas de panne de batterie. Un très grand bravo à Piaggio cette fois pour ces innovations bien pratiques). |
- Un bon point encore pour la béquille électro-hydraulique. Ce n'est pas une nouveauté, mais toujours aussi pratique pour béquiller dans des conditions douteuses de stabilité (route inclinée vers le trottoir) ou pour des pilotes ayant peu de force ou d'expérience du maintien de la bête dans ces conditions. Ce qu'il y a de nouveau, c'est que Piaggio a ajouté le bras de levier des modèles sans béquille électrique. C'est bien car ça permet de béquiller "manuellement" dans des conditions normales et d'économiser la batterie (ou sans attendre les 30 secondes nécessaires en cas de deuxième béquillage) ou lorsqu'on est en panne de batterie. Futé, ça.
Enfin j'ai remarqué, lors du débéquillage, que le retour en position repliée de la béquille était plus doux et ne claquait plus contre son support.
Encore des bons points à Piaggio pour le sens pratique de ces améliorations. |
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EN ROULANT :
Là Piaggio a fait un excellent travail et ce X9 mérite bien son nom d'évolution.
En effet, sans changement brutal, une série de petites améliorations (fourche de plus grand diamètre, pneu arrière de plus forte section et je subodore aussi un changement dans l'angle de chasse, entre autres) se traduisent par une machine que je trouve réellement transformée et bien meilleure à tous points de vue.
- Suspensions : ce n'est toujours pas le point fort des scooters, et ce nouvel X9 ne faillit pas à la règle du genre, mais on note cependant un meilleur équilibre entre suspensions avant et arrière. Cela se traduit par un passage plus équilibré sur les bosses, l'arrière ruant moins que dans la version précédente.
- Stabilité dynamique générale : la machine dont j'ai disposé étant en rodage, ce point est à vérifier à plus haute vitesse que les 130 km/h autorisés. Globalement j'ai trouvé la machine beaucoup plus saine que le modèle précédent, en ligne droite comme en courbe et surtout en virage serré. Elle est
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plus vive dans les changements d'angle, plus facile et plus rassurante avec une meilleure directivité. Bien sur ce point.
- Stabilité au vent et dans les saignées : Là on peut constater une très nette amélioration. Juste après avoir pris la machine, je suis revenu chez moi, seul sur le scoot, par voie rapide et autoroute; vent latéral très fort en rafales et beaucoup de camions. Je vous avoue que j'ai été bluffé par la tenue au vent de ce Piaggio. C'est un autre monde et les modifications peu visibles de la machine sont réellement très positives. Très bonne tenue aux rafales, pas de déviation lorsqu'on est déventé en doublant un semi-remorque ou lorsqu'on suit une petite camionnette. Bref on roule avec une tranquillité déconcertante et parfaitement rassurante. Un très grand bravo à Piaggio pour ces évolutions.
Le soir même nous sommes allés à 2 au restau en Belgique. Là c'est un peu moins bien : la route était très ventée (vent latéral) et des bâtiments ou des haies font |
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écran au vent en pointillés. On retrouve, à deux sur la machine, une sensibilité au vent beaucoup plus grande, la machine balayant davantage sa voie de circulation lorsqu'elle est soumise au vent brusque ou lorsque celui-ci est masqué par un obstacle. Mais même avec cette sensibilité retrouvée, la sensation est que ces écarts de trajectoire sont beaucoup plus sains et contrôlables que sur le modèle précédent. Reste à essayer à 2 et avec un top bien chargé. Bon, à 2 et au vent on peut conclure que c'est mieux, plus sain, mais que Piaggio peut encore parfaire sa machine.
En ce qui concerne les saignées de la route, les bandes médianes en "relief" ou les différences de niveau dans le revêtement des voies de circulation, on peut constater là aussi une très nette amélioration. Bien sûr, l'oscillation latérale gauche-droite du scoot n'a pas complètement disparu, mais elle est moins sensible. Je me suis amusé à rouler sur la bande médiane de l'autoroute pendant un bon moment, exercice que j'évite à tout prix avec le modèle précédent. Encore une amélioration en douceur entre les 2 modèles qui fait mériter le nom d'évolution.
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- Freinage ABS ? Tiens, vous attendiez de lire ce passage ? Alors, tenez-vous bien et allons-y. Attention il s'agit d'un essai subjectif, comme toujours, et je ne me suis pas du tout penché sur les détails technologiques précis.
G-É-N-I-A-L !!!!
Le meilleur freinage que j'aie jamais testé (mais je n'en ai pas testé beaucoup). Suffisant pour vous faire immédiatement craquer !!.
Ça vous suffit ?
Non ?
Alors voici les détails :
Déjà au démarrage de la machine on entend un petit bruit électrique, la pompe de frein mettant en pression le système. À l'arrêt comme en roulant à basse vitesse lorsqu'on appuie sur les leviers de frein, ce petit bruit de compresseur se fait faiblement entendre de nouveau. À l'arrêt |
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toujours, la course du levier droite semble importante, surtout sur le levier de droite
dans le modèle essaye. Curieux. Allez, on roule plus vite pour essayer.
On freine un peu plus fort du gauche et pendant une seconde vous vous dites : c'est comme avant, rien n'a changé
Ralentissement classique, mais rien de plus. Boff
Puis, la seconde d'après, la machine ralentit très fortement et plonge même de l'avant avec un freinage d'une efficacité surprenante, comme si vous aviez aussi freiné très fort du droit.
Nouvel essai en appuyant un peu plus fort sur le levier de gauche et même résultat, sauf que ça s'arrête très vite et très, très fort, bien en ligne, sans le moindre louvoiement, la machine étant d'abord freinée de l'arrière et stabilisée puis l'avant freine très fort à son tour. Inconnu sur le modèle précédent, même en |
freinant comme un malade des deux leviers en même temps.
- On freine un peu plus fort du gauche et pendant une seconde vous vous dites : c'est comme avant, rien n'a changé
Ralentissement classique, mais rien de plus. Boff
Puis, la seconde d'après, la machine ralentit très fortement et plonge même de l'avant avec un freinage d'une efficacité surprenante, comme si vous aviez aussi freiné très fort du droit.
Nouvel essai en appuyant un peu plus fort sur le levier de gauche et même résultat, sauf que ça s'arrête très vite et très, très fort, bien en ligne, sans le moindre louvoiement, la machine étant d'abord freinée de l'arrière et stabilisée puis l'avant freine très fort à son tour. Inconnu sur le modèle précédent, même en freinant comme un malade des deux leviers en même temps.
- Au tour du levier de droite : la fourche avant plonge, freinage très fort, sans appréhension, avec un effort réduit au levier et un dosage fin possible sans problème. L'impression c'est que ça freine dix fois mieux que le modèle sans ABS.
Allez, on va essayer au maxi de l'avant sur un bout de route en parfait état et que je connais bien. Fort appui sur le levier de droite et au fur et à mesure du freinage j'augmente la pression. La route est encore un peu humide et j'ai quand même peur du blocage de la roue avant, de la dérobade du train avant et de la gamelle.
Rien de tout cela : j'entends le pneu crisser et je serre des dents (et des fesses), mais la roue se débloque instantanément, le freinage continue aussi puissant sans que j'aie relâché un seul instant la pression sur le frein avant. Juste un petit sentiment de pression variable au levier, sans les à coups classiques des freinages assistés de première génération. |
Au cours de ces 2 jours j'ai vraiment adoré ce freinage qui donne des ralentissements puissants, surs, machine très stable et bien collée à la route, même en courbe. Un sentiment de sécurité, incomparable par rapport à la version précédente; une toute autre machine. Chapeau à Piaggio pour ce qui est la plus grande réussite de modèle.
- Quelques explications sur ce système de freinage : comprenez que si c'est bien un système antiblocage (ABS) c'est AUSSI un système d'assistance au freinage (pompe hydraulique)
Le freinage couplé AV/AR est conservé (au levier gauche)
Le frein droit agit uniquement sur le disque avant (au passage notons qu'il n'y a plus qu'un seul disque avant, le capteur |

remplaçant le disque gauche).
Seul le frein avant bénéficie de l'ABS, pas l'arrière.
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L'ABS relâche la pression sur le disque avant dès que le capteur situé sur le côté gauche de la roue avant détecte un blocage.
Pourquoi, lorsqu'on freine du gauche, le scooter est-il d'abord ralenti du frein arrière avant qu'il freine de l'avant ?
Parceque le contrôle de la répartition du freinage s'effectue en 3 temps :
o D'abord la pression est envoyée par la pompe hydraulique au disque arrière avec une pression contenue (8 bar de pression si je me souviens bien de ce que j'avais lu),
o Puis la pompe envoie la sauce au frein avant et équilibre les pressions entre l'avant et l'arrière tout en augmentant la pression (24 bars, je crois, envoyés aux pistons de frein).
o Enfin la pompe augmente encore la pression avec une prépondérance sur l'arrière (de mémoire 80 bars sur l'arrière et 40 bars sur l'avant dans cette dernière phase de freinage du levier gauche).
- Le résultat est à la fois un freinage puissant (la pompe freine plus fort que vous n'auriez osé le faire en freinage "manuel"), progressif (augmentation progressive de la pression du freinage), ce qui fait que vous ne risquez pas la gamelle en freinant lors d'un demi tour au ralenti comme sur une BMW et enfin équilibré (le scoot est assis sur la route par le freinage arrière, complété par le freinage fort sur l'avant, et terminé par la prépondérance arrière, ce qui est le propre du frein gauche), le
ralentissement pouvant être accentué par le freinage du levier droit.
En limite de frein gauche vous allez bloquer la roue arrière (non dotée de l'ABS) ce qui est moins grave, l'ABS du disque avant évitant de son côté le blocage de la roue directrice.
En limite d'adhérence, l'ABS va ainsi éviter le blocage de cette même roue avant.
- Cette petite merveille de technologie est allemande (le même constructeur que pour BMW et Peugeot), mais ce modèle se signale par la douceur et la progressivité, qui sont un atout face notamment à brutalité de la BMW R 1150 RT que j'avais essayée il y a quelque temps.
- En utilisation quotidienne, vous n'allez vous servir que du frein gauche qui assure des freinages (et non pas seulement des ralentissements) puissants et progressifs et le levier droit sera utilisé pour freiner encore beaucoup plus fort, notamment dans les situations d'urgence. |
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- Attention cependant car l'ABS ne freine pas plus court que sans ce système : il évite juste le blocage de la roue avant et peut de ce fait rallonger un peu la distance de freinage (mais éviter la gamelle, surtout sur terrain humide). Par contre les distances de freinage sont raccourcies dans la pratique quotidienne par la pompe hydraulique qui freine à votre place plus
vite et plus fort que vous n'auriez osé le faire vous-même; sa combinaison à l'ABS évitant le blocage de la roue avant et donc l'appréhension de freiner trop fort sur terrain délicat.
Un délice de freinage et une réussite de Piaggio qui a su embarquer cette machinerie dans la face avant du scooter.
- Conclusion personnelle.
Alors j'achète ?
Indéniablement, pour un usage quotidien ce scooter est non seulement une réussite technique, une vraie et bonne "évolution", mais encore, son rapport équipement / prix me semble imbattable (malgré les 500 euros de surcoût de l'ABS).
Pour un usage GT avec de longues balades à deux, il a des faiblesses (selle peu confortable, encore un peu sensible au vent avec un passager, place pour les jambes pour un gabarit "lourd" de pilote). |
Et le Burgman 650 ABS que j'ai essayé ou le SilverWing de même cylindrée qu'il faudra que j'essaie) semblent indéniablement davantage apporter un confort plus conforme avec cet usage. Reste que leur différence de prix fait réfléchir et qu'ils ont aussi leurs faiblesses, tout aussi bien le GrosBurg (fiabilité de la transmission -"diesel-noise" voire plus si pas de chance- , poids, brusquerie de l'accélération / décélération en évolution lente) que le Honda (suspensions et conception traditionnelle et plus ancienne du cadre et de l'emplacement moteur, stabilité en courbe rapide). Sans oublier le Tmax qui sort avec l'ABS (mais est-il assez protecteur en usage quotidien et son coffre n'est-il pas trop juste en ballade ?
- Bref, j'étais indécis avant cet essai; je le suis davantage aujourd'hui. Il va falloir sacrement réfléchir à mon cahier de charges personnel et à la pondération usage quotidien / sorties à deux.
J'ai jusqu'au 31 Décembre pour écrire au père Noël-Banquier et être livré d'un nouveau modèle 2005 dès les premiers jours de janvier. |
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Si vous voulez comparer avec l'ancien modèle, c'est facile, cliquez sur la photo à gauche pour voir l'essai.  |
Si vous possédez
un X9 500, j'aimerai bien avoir des retours d'info
sur sa fiabilité, les problèmes que vous
rencontrez, les défauts que vous découvrez
à l'usage, etc... |
Merci d'avance  |
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